Pourquoi les filets de protection sont un enjeu majeur pour l’agriculture moderne ?

Malgré l’amplification des aléas climatiques, la pression croissante des animaux ravageurs mais aussi et surtout, les exigences toujours plus fortes en matière de respect de notre planète, l’agriculture moderne est confrontée à un défi de taille : produire plus, tout en produisant mieux

Dans ce contexte agricole complexe, les filets de protection, très longtemps considérés comme de simples accessoires techniques, prennent aujourd’hui une dimension bien plus stratégique ! Ces filets apparaissent alors comme des outils parfaitement capables de conjuguer performance agronomique et réduction des intrants phytosanitaires.

Diatex se propose alors de vous présenter en détail, les raisons pour lesquelles les filets de protection sont devenus un enjeu central de l’agriculture du XXIe siècle.

Une réponse aux vulnérabilités du secteur agricole 

Catastrophes climatiques de plus en plus intenses et fréquentes 

L’agriculture est, sans conteste, l’un des secteurs d’activités les plus exposés aux effets du changement climatique : 

- sécheresses intenses, 

- pluies torrentielles, 

- vents violents, 

- gelées tardives,

- coulées de boue…Ces phénomènes, de plus en plus extrêmes, mais aussi, de plus en plus fréquents, mettent en difficulté les productions agricoles : en quelques heures, et parfois même en quelques minutes, des mois entiers de travail peuvent être anéantie, affectant directement la rentabilité des exploitations, mais aussi, de manière plus indirecte, la sécurité alimentaire à l’échelle locale ou voire nationale.

Dans ces cas de figure, les filets de protection météorologiques se présentent comme de véritables barrières physiques : 

- Les filets paragrêle / anti-grêle : ils sont désormais largement utilisés dans les vergers, les vignes et certaines cultures maraîchères pour protéger les plantes et les fruits des impacts violents de la grêle. Ils peuvent parfois même être utilisés dans les parcs automobiles pour protéger les véhicules.

- Les filets brise vents :  ils sont quant à eux utilisés pour limiter les impacts des vents violents sur les cultures pour éviter le dessèchement, l'amplification du froid, et les plants malmenés, couchés, voire cassés. Ils peuvent aussi être utilisés dans les bâtiments d’élevage pour améliorer le confort des animaux, mais aussi dans les bâtiments de stockage pour protéger les céréales ou autres matières volatiles des effets du vent.

- Les filets d’ombrage : ils protègent les plantations d’un ensoleillement trop intense et de la surchauffe en plein champs, ou à l’intérieur des serres, tout en laissant passer suffisamment de luminosité pour assurer une croissance optimale des végétaux.

En protégeant les cultures de manière préventive, les filets jouent un rôle clé dans la résilience des systèmes agricoles, notamment dans les zones où les conditions météorologiques deviennent de plus en plus complexes.

Invasion d’insectes, notamment venus d’ailleurs

L’explosion du commerce mondial, mais aussi, le réchauffement climatique, ont favorisé l’émergence et la prolifération d’insectes venus d’ailleurs, et envahissant de nombreuses régions agricoles françaises.

Ces “nouveaux ravageurs”, souvent sans prédateurs naturels sur nos territoires, causent des dégâts sans précédents sur les cultures. 

L’un des exemples les plus marquants est celui de la Drosophila Suzukii, une petite mouche asiatique s’attaquant aux fruits rouges : cerises, fraises, framboises, raisins et bien d’autres, et entraînant des pertes économiques majeures dans plusieurs pays européens.

Face à cette petite mouche aux yeux rouges, l’usage des pesticides montre rapidement ses limites : efficacité modérée et variable, résistances  de plus en plus marquées, réglementations de plus en plus strictes, attentes sociétales pour une agriculture plus respectueuse de la planète… 

Les filets anti-insectes s’imposent alors encore une fois, comme une alternative préventive efficace. En formant une barrière physique autour des cultures, ces filets empêchent les insectes nuisibles d’atteindre les plantes, sans nuire à la faune auxiliaire ni contaminer les 

Destruction des cultures par les oiseaux

Si les aléas climatiques et les insectes ravageurs occupent une place centrale dans les préoccupations agricoles, les dégâts causés par les oiseaux ne sont pas sans conséquences !

Dans de nombreuses régions, les corneilles, étourneaux, merles ou encore pigeons causent des pertes significatives en s’attaquant aux semis, aux jeunes pousses, ou aux fruits mûrs. Les oiseaux piscivores peuvent eux aussi faire d’énormes dégâts dans les élevages aquacoles. Ces pertes répétées peuvent, là encore, mettre à mal la rentabilité de certaines cultures, en particulier en arboriculture, aquaculture et maraîchage.

Les filets de protection représentent encore une fois, une solution simple, efficace et respectueuse de la faune. Installés au-dessus ou autour des cultures, ils permettent d’empêcher l’accès des oiseaux ou des mammifères sans les piéger ni les blesser, à la différence d’autres dispositifs plus invasifs. En arboriculture, les filets couvrants protègent les arbres fruitiers tout au long de la période de maturation, tandis qu’en maraîchage, des filets bas peuvent être tendus au ras du sol pour protéger les jeunes plants.

Ces filets anti-oiseaux permettent également de limiter le recours aux systèmes sonores ou visuels souvent mal acceptés par les riverains et peu durables dans le temps. 

Un levier d’action pour une agriculture plus compétitive

Grâce à leur rôle protecteur, les filets de protection agricoles contribuent à l'amélioration de la performance des exploitations. En créant un environnement plus stable et plus prévisible pour les cultures, ils deviennent un véritable levier de compétitivité dans ce secteur soumis à une de très fortes pressions de rentabilité.

Augmentation des rendements

En réduisant les pertes causées par les agressions extérieures, qu’elles soient climatiques ou animales, les filets permettent d’augmenter de manière significative le taux de récolte commercialisable. Une protection efficace contre la grêle, les insectes ou les oiseaux peut éviter jusqu’à 30% de pertes selon les cultures, et selon les régions.

Cette sécurisation favorise un meilleur retour sur investissement pour les agriculteurs, notamment dans les filières à haute valeur ajoutée comme les fruits rouges, les légumes primeurs ou encore la viticulture.

Homogénéisation des productions

Certains filets créent aussi un microclimat plus stable, en atténuant les excès de chaleur, les rayons du soleil, les rafales de vent ou encore les variations brutales d’humidité. Cette régulation permet d’obtenir des produits plus réguliers en taille, en couleur et en maturité. Or, comme chacun le sait, l’uniformité est un critère clé dans les cahiers des charges des circuits de distribution actuels.

Meilleur contrôle des cycles de production

En limitant les stress subis par les plantes et en protégeant les stades les plus sensibles de leur développement, les filets permettent une planification plus fiable des cultures : les périodes de semis, de floraison ou de récolte deviennent tout simplement plus prévisibles. Cela facilite : 
- l'organisation du travail, 
- la gestion des ressources humaines
- et l’ajustement aux fenêtres de marché. Exemple : récolte précoce ou décalée selon les opportunités. Dans les systèmes sous filet, certaines cultures peuvent même être prolongées ou anticipées, élargissant ainsi la période de commercialisation.

Mais aussi et surtout pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement

L’un des enjeux majeurs de l’agriculture moderne est la diminution de l’usage des produits phytosanitaires, à la fois pour répondre : 

- aux impératifs environnementaux, 

- aux attentes sociétales,

- et aux réglementations de plus en plus strictes. 

Les filets de protection jouent alors un rôle clé en s’inscrivant dans une logique de lutte préventive, basée au cœur des pratiques agroécologiques.

En agissant comme une barrière physique contre les ravageurs : insectes, oiseaux, petits mammifères, les filets permettent de limiter, voire d’éliminer, le recours aux traitements chimiques curatifs. 

Cela représente une avancée majeure dans la protection des cultures sensibles, notamment dans les productions fruitières et maraîchères, où la pression parasitaire est souvent très forte. 

Par exemple, dans la lutte contre la mouche de la cerise, l’utilisation de filets anti-insectes a permis dans certaines exploitations de diviser par deux ou trois le nombre de traitements insecticides.

Au-delà de l’impact direct sur la santé des écosystèmes : sols, eau, et pollinisateurs, cette réduction des intrants permet également de répondre aux exigences des filières certifiées (bio, zéro résidu, HVE : haute valeur environnementale).

Les filets de protection s’affirment donc  non seulement comme des outils agronomiques performants, mais aussi comme des alliés précieux dans la transition vers une agriculture plus durable, plus saine et plus responsable.

Une transition agricole qui présente tout de même quelques défis 

Coûts initiaux

L’un des freins majeurs à l’adoption de filets de protection reste leur coût : entre le prix initial d’achat de ces filets, les structures de soutien, et le coût d’installation si besoin est, l’investissement de départ peut être élevé, en particulier pour les exploitations de petite ou moyenne taille. 

Bien que cet équipement puisse générer des économies à long terme (réduction des pertes de récolte, moindre recours aux intrants), le retour sur investissement n’est pas toujours immédiat, ce qui peut dissuader certains agriculteurs de franchir le pas sans soutien financier.

Impact visuel dans certaines régions sensibles

Enfin, l’implantation de filets de protection peut susciter de vifs débats dans les territoires à forte sensibilité paysagère ou touristique. Le contraste visuel créé par ces installations, parfois étendues et visibles à grande distance, peut être perçu comme une atteinte à l’esthétique du paysage rural ou au patrimoine local. 

Dans certaines zones classées ou soumises à des réglementations strictes, cela peut même entraîner des blocages réglementaires ou des oppositions citoyennes. Intégrer ces équipements de manière plus harmonieuse dans le paysage, à travers des choix de couleurs, de formes ou de matériaux adaptés, devient alors un enjeu important pour concilier innovation agricole et respect de l’environnement visuel.